Culture et Éducation – Rapports sociaux

C’est dans ces conversations qu’il n’y a pas de séparation entre le noir et le blanc, mais plutôt une compréhension mutuelle. Une intégration de ses cultures, de ses croyances et de ses traditions dans le monde de l’autre qui nous permet de vivre ensemble dans nos différences plutôt que de nous séparer en conséquence.
Barbara Pernar
Enseignante
L’importance de l’intégration des rapports sociaux dans le curriculum « Qu’est-ce que les rapports sociaux? »  C’est la question qui a été si célèbre pour commencer la première unité de ma classe de français de 11e année. Les étudiants sont invités à formuler une définition pour cette phrase et de discuter entre eux, ce à quoi cela ressemblerait dans notre vie quotidienne. C’est vraiment une question simple, qui suscite la réflexion, mais qui crée aussi un espace dans lequel nous continuons à nous demander pourquoi c’est important. Beaucoup d’étudiants ne connaissent pas les origines de cette expression, ce qu’elle signifie pour eux personnellement, mais surtout, ce qu’elle signifie à l’échelle de notre société.  Le rapport social est défini comme les relations, les interactions ou les liens d’interdépendance qui s’établissent entre les individus et les groupes en fonction des positions respectives de chacun dans l’organisation sociale. Les rapports sociaux interpersonnels, entre individus et groupes et entre les groupes sont l’une des caractéristiques de la vie sociale. « À quoi cela pourrait-il ressembler? » Donc, la discussion continue. Je commence souvent par moi-même comme exemple, cette vulnérabilité rend les élèves à l’aise de partager leurs propres pensées, expériences et croyances. « Les Slaves ne sont pas toujours aussi heureux que les Canadiens. » Cela fait souvent rire les étudiants. Je continue : « Non, je le pense vraiment! Ici, les gens marchent les uns à côté des autres sur le trottoir avec un grand sourire sur leur visage en souhaitant à chaque personne un « Bonjour! » ou « Passez une belle journée » en passant… Vous ne verriez pas cela dans les pays slaves! » Le tout est assez animé, mais pour une bonne raison. Cela permet aux étudiants de rester engagés et intéressés. La réalité est que c’est vrai. Lorsque vous rencontrez un homme slave pour la première fois, avec une poignée de main sans doute, ils ne sourient pas poliment et ne disent pas : « Comment allez-vous? » mais plutôt vous regardent avec un regard très stoïque sur leur visage et une poigne extrêmement ferme et disent, très sérieusement j’ajouterais, « Bonjour ». C’est avec cette reconstitution que les élèves commencent à dialoguer, à parler des différences culturelles qui les séparent de la « culture canadienne » typique que nous venons d’apprendre ici. Les élèves sont encouragés à partager toutes les idées. Dans ces conversations, l’apprentissage commence. Cette simple discussion rassemble la classe en tant qu’entité apprenante, l’une qui désire désespérément comprendre l’autre. Ces discussions simples peuvent être si puissantes et si importantes dans toutes nos classes de plus en plus diversifiées. Avec une grande population d’étudiants africains dans mes classes, nous utilisons ce temps pour apprendre les uns sur les autres. J’ai tellement appris de ces conversations au passé qui m’ont aidé, ainsi que mes élèves, à comprendre les petites différences que nous pouvons trouver étranges ou non conventionnelles comme étant belles et uniques. Des choses comme :
  1. En Afrique, nous n’appelons pas les gens la paume vers le haut, mais plutôt vers le bas. 
  2. Établir un contact visuel avec les gens que nous respectons est, en fait, irrespectueux dans des pays telle que la Nigéria. 
  3. Le temps est moins peu suivi en Afrique que dans la société occidentale. 
  4. La main gauche est réservée à un usage non hygiénique. 
… entre autres choses. Chaque discussion met en lumière de nouveaux apprentissages et une nouvelle compréhension les uns des autres. Pour moi, en tant qu’enseignant, une nouvelle compréhension des comportements et des manières des élèves qui m’aident à comprendre chaque enfant dans son ensemble, par opposition à une partie de cette société construite dans laquelle nous avons essayé de les loger. Pour les étudiants, une compréhension des différentes cultures du monde et une nouvelle vision de leurs pairs en tant qu’individus au sein d’une société. Un nouveau respect de l’autre et une compréhension et une appréciation des cultures qui façonnent la vie de ceux qui les entourent. Ensemble, nous regardons des vidéos qui expriment encore les idées présentées par les élèves, nous nous amusons et, en fin de compte, nous apprenons.  « Alors, pourquoi est-ce important? » Cet apprentissage nous amène à un lieu magique de compréhension mutuelle. Un endroit où les élèves peuvent se sentir à l’aise d’être leur “moi” le plus authentique et se sentir comme si leurs cultures, croyances, traditions et façons générales d’être étaient comprises, respectées et explorées. La meilleure source pour apprendre est une source authentique. Un où les élèves se sentent comme s’ils faisaient partie de l’apprentissage plutôt que seulement l’apprenant. De plus, nous constatons que cette conversation nous amène à discuter davantage de sujets comme la raison pour laquelle tant de pays africains parlent français, le triangle de l’esclavage, la colonisation et les autres répercussions de cette situation dans la société d’aujourd’hui. C’est dans ces conversations qu’il n’y a pas de séparation entre le noir et le blanc, mais plutôt une compréhension mutuelle. Une intégration de ses cultures, de ses croyances et de ses traditions dans le monde de l’autre qui nous permet de vivre ensemble dans nos différences plutôt que de nous séparer en conséquence.
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